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Corrado Mastantuono

Corrado Mastantuono est un dessinateurs de l’école disneyenne d’Italie : un pan essentiel de la bande dessinée transalpine ! D’ailleurs, en parcourant le sommaire des Mickey parade géant publiés par Disney Hachette, notamment depuis les années 2000, on peut tomber régulièrement sur des traductions éparses de ses diverses performances en ce domaine, publiées à l’origine dans Topolino : Le Journal de Mickey italien. Pour connaître toutes les histoires de l’univers Disney mis en images par Mastantuono, vous pouvez aller jeter un coup d’œil sur le site http://coa.inducks.org.

Pourtant, cet auteur est plus connu, dans le reste de l’Europe, pour ses séries réalistes, même si ses dernières ont été, jusqu’à présent, relativement peu éditées en France : même si un effort a été fait du côté des Humanoïdes associés avec sa série de fantasy « Elias le maudit », chez Clair de Lune avec la traduction de trois volumes du western « Tex » et d’un autre du polar « Nick Raider », ou plus récemment chez Mosquito avec des récits complets d’anticipation (Klon ou Buzzer et Taille-la-Route) : le trait précis, mais très original, de Mastantuono (qui n’est pas sans parenté avec celui de l’Espagnol Jordi Bernet, de l’Américain Alex Toth ou de l’Italien Ivo Milazzo) étant peut-être un handicap pour les lecteurs francophones qui ont toujours eu une réticence envers ce genre de graphisme…

Né à Rome, le 20 décembre 1962, Corrado Mastantuono revendique d’ailleurs, outre celles que nous venons de citer, de nombreuses influences graphiques ; tant sur le plan de l’humour (Romano Scarpa, Giorgio Cavazzano, Giovan Battista Carpi, Benito Jacovitti, André Franquin, Quino, Magnus, Jean-Jacques Sempé, Carlos Nine, Albert Uderzo, Andrea Pazienza…) qu’au niveau du réalisme (John Romita Jr, Milo Manara, Alberto Breccia, Cacho Mandrafina, Sergio Toppi, Jorge Zaffino, Moebius alias Jean Giraud…) : « Á maintes reprises, il y a des auteurs qui ont violé mon imagination et, chaque fois, j’ai perdu la tête », s’exclame-t-il, comme pour le démontrer, en préambule de l’ouvrage « Corrado Mastanuono : The Art of » des éditions italo-françaises Pavesio. (1)

Après avoir obtenu un diplôme auprès de L’Instituto Nazionale per la Cinematografia e la Televisione à l’âge de 18 ans, ce jeune illustrateur travaille d’abord, dès 1980, en tant qu’animateur pour des dessins animés, sous la houlette de Niso Ramponi : une activité qui le forme professionnellement, mais dont il va vite se détacher pour se lancer dans la bande dessinée, en 1989.

L’année suivante, et jusqu’en 1993, il fait ses débuts dans le domaine du 9e art réaliste avec des récits complets scénarisés par Ottavio De Angelis et la série de science-fiction « Cargo Team » écrite par Arcangelo Stigliani, dans la revue L’Eternauta : un magazine historique italien appartenant au même éditeur que le non moins célèbre Comic Art, pour lequel il réalisera, aussi, diverses histoires semi-humoristiques, entre 1991 et 1996 : dont les séries « Buzzer & Todavia » (une compilation est sortie en français chez Mosquito, sous le titre Buzzer et Taille-la-Route, en 2019) et « Le Aventure di Yellow Kid » (scénarios de Lorenzo Bartoli). Cette revue publiait surtout des séries sud-américaines dont Mastantuono appréciait le dynamisme, la rapidité d’exécution et le réalisme : qualités que l’on retrouvera dans le reste de son œuvre dessinée, que celle-ci soit humoristique ou réaliste !

Toujours en 1990, il commence à collaborer avec Walt Disney Italia. Présenté et parrainé par le vétéran Giovan Battista Carpi, c’est pour lui le début d’une activité frénétique qui aboutira à ce qu’il soit, aujourd’hui, reconnu comme l’un des auteurs les plus appréciés de l’empire Disney en Italie ! Il a d’ailleurs déjà réalisé plus de cent histoires écrites par Fabio Michelini, Francesco Artibani, Gianfranco Cordara, Tito Faraci, Aldo Costa, Nino Russo, Ennio Missaglia, Bruno Sarda, Carlo Panaro, Nino Russo, Alessandro Sisti, Giorgio Pezzin, Antonella Pandini, Luca Raffaelli, Lello Arena, Rudy Salvagnini, Alessandro Sisti, Riccardo Secchi, Fausto Vitaliano, Alberto Savini, Massimo Marconi… ou par notre Francois Corteggiani national.

Si sa première collaboration est une histoire humoristique d’« Oncle Picsou » publiée dans le n° 1805 de Topolino (Zio Paperone e l’unica giovialità, un scénario de Fabio Michelini), il créera ensuite, en assumant dessins et scénarios, un personnage récurrent dans l’œuvre disneyenne italienne : Bum Bum Ghigo.

Ce cynique canard grincheux apparaît pour la première fois en 1997, au n° 2172 de Topolino, dans une histoire de « Donald » : Paperino e la macchina della conoscenza. De ce fait, viendront bien d’autres aventures de Bum Bum Ghigo qu’il s’écrit pour lui-même ou pour les dessinateurs Stefano Intini, Enrico Faccini, Andrea Freccero et même le mythique Giorgio Cavazzano !

À noter que dans le n° 2501 du 4 novembre 2003 de Topolino, Corrado Mastantuono confronte Bum Bum Ghigo, Donald et Géo Trouvetout à un jeune homme à la houppe nommé Denden, et à son chien Piciou, dans Bum Bum e l’artista liberato. D’autres personnages y défilent aussi comme le capitaine Hadciuk commandant du bateau Hergé, les détectives Dipent et Dipend et le professeur Girasole.

Sachez aussi qu’il se fait une spécialité en signant de nombreuses couvertures des magazines édités par la Walt Disney Italia, comme Topolino, Minni & company, Giovani Marmotte, MM (Mickey Mouse Mistery Magazine), Topolino Sport ou PK (Paperinik New Adventures), avant de réaliser le même genre d’exercice pour bien d’autres éditeurs…

À partir de 1993, auréolé du prix Albertarelli, il revient avec bonheur au genre réaliste pour les fumettis de Sergio Bonelli Editore, en réalisant, sur scénario de Claudio Nizzi, Un uomo nel Mirino (paru en juillet 1994), s’affirmant ainsi comme l’un des meilleurs dessinateurs de la série « Nick Raider », dont il produit également toutes les couvertures entre les numéros 100 et 200 : l’ultime numéro de la série.

Il dessine deux autres épisodes parus en août 1996 et en juin 1998 (ce dernier étant scénarisé par Gianfranco Manfredi), et les trois sont repris en français dans le spécial 360 pages Section criminelle édité par Clair de lune, en décembre 2009.

En 1995, la maison d’édition Comic Art de Rinaldo Traini lui publie Il Teatro del Assurdo : un recueil de ses nombreuses illustrations ironiques et mordantes. Cependant, après la déconfiture de cet éditeur, Corrado Mastantuono intensifie sa production pour Bonelli, ce qui aboutit, en novembre 1997, à une reprise talentueuse et très professionnelle du cinquième épisode de « Magico Vento » (scénarios de Gianfranco Manfredi). Il en dessinera trois autres — en juillet 1999, en décembre 2000 et en novembre 2002 — et dessinera toutes les couvertures de la série, à partir du n° 76 d’octobre 2003.

La série « Magico Vento » est traduite en France sous le titre « Esprit du vent », aux éditions Mosquito (entre 2007 et 2010), puis chez Fordis à partir de 2017. Dans un premier temps, ce sont les épisodes dus à Pasquale Frisenda, l’excellent dessinateur régulier de la série, et ceux mis en images par l’immense Ivo Milazzo, qui ont été privilégiés, même si, les lecteurs francophones ont quand même droit aux magnifiques couvertures réalisées par Corrado Mastantuono !

Toutefois, Sergio Bonelli lui démontre surtout sa confiance en lui proposant de dessiner le n° 21 du Speciale Tex (l’annuel, confié à un autre illustrateur que celui qui est préposé à la série régulière, du célèbre western « Tex »), en juillet 2007 : Il profeta hualpai, scénario de Claudio Nizzi.

Ce sont ces 224 pages que contient Le Prophète Hualpai, ouvrage publié par Clair de lune en janvier 2009 dans sa collection Encre de Chine, avec une courte, mais très intéressante, interview de Mastantuono par Gianmaria Contro, où l’auteur s’épand sur ses souvenirs cinématographiques et télés de jeunesse : essentiellement les productions Walt Disney, « Titi et Grosminet », « La Panthère rose » ou les westerns spaghettis et hollywoodiens.

Par la suite, notre artiste dessinera même un album en couleurs de la série semestrielle Tex Romanzi a Fumetti (le n° 7 intitulé Giustizia a Corpus Christi et scénarisé par Mauro Boselli, en février 2018) et pas moins de onze épisodes du mensuel, entre mai 2009 et mai 2017, toujours sur des scénarios de Mauro Boselli, ou exceptionnellement de Tito Faraci, le temps de deux aventures en 2013.

Les n° 583 et 584 de mai et juin 2009 ont été traduits en français et compilés sous le titre Missouri dans la collection Prestige des éditions Clair de lune en 2011 : 226 pages dans un album cartonné et en grand format (les planches ayant été agrandies). Il en a été de même pour les n° 601 et 602 de novembre et décembre 2010, proposés dans l’album Les Justiciers de Vegas, en mai 2011.

En août 2009, Corrado Mastantuono se consacrera aussi au dessin et au scénario d’une histoire de « Dylan Dog », une autre célèbre série de la même maison d’édition milanaise : il s’agit du n° 3 des semestriels en couleurs Dylan Dog Color Fest. L’année suivante, en avril 2010, il participera au n° 4 avec un épisode écrit par Giovanni Gualdoni et dessiné avec Stefano Intini.

Citons encore, en ce qui concerne sa production pour Bonelli, sa participation au n° 3 de l’annuel Speciale Le Storie en 2016 (avec un récit complet en couleurs d’anticipation, Klon, qui sera traduit en français chez Mosquito, en 2018) et aux deux premiers épisodes de « Deadwood Dick » d’après Joe R. Lansdale (adaptés par Michele Masiero), en 2018, dans la collection Audace.

Mastantuono collabore aussi avec l’autre grand éditeur de fumetti (Edizioni IF) en dessinant quelques couvertures et épisodes d’« Il grande Blek » (« Blek le roc »), entre 2002 et 2008 ; mais aussi d’« Akim » (d’août 2003 à février 2004) et de « Miki » (le célèbre « Miki le ranger »), de décembre 2003 à août 2009. On le retrouve également, furtivement, chez Editori Vari, Astorina (dans le volume Diabolik Visto da lontano avec L’Angolo dei pensieri écrit par Alfredo Castelli, en 2002), chez Coniglio Editore, Gallucci Editore...

En 2013, ce talentueux graphiste s’essaie à l’écriture de scénarios pour son confrère Stefano Intini sur la série enfantine « Il Piccolo Pierre » publiée dans la collection Tipitondi de chez Tunuè. La même année, il collabore à l’adaptation de quatre épisodes des amusants « Angry Birds » écrits par Paul Tobin pour les éditions Rovio, lesquels seront traduits en français, au Lombard, dans le troisième album de la première série (Petit Papa Térence, en 2014) et dans le premier des « Nouvelles Aventures des Angry Birds » (Un nouveau départ, en 2016).

Enfin, il faut aussi souligner, qu’en 2004, il aborde plus particulièrement le marché français avec la parution, aux Humanoïdes associés, du premier tome d’« Elias le maudit », série en trois tomes dont le passionnant scénario est signé Sylviane Corgiat : une quête magique dans un monde plein de surprises qui sera publiée ensuite, en Italie, par Vittorio Pavesio Edizioni. Le scénariste Jean-Pierre Dionnet le sollicite également, en 2011, pour illustrer l’un des récits de sa saga futuriste « Des dieux et des hommes », chez Dargaud.

Il faut espérer, qu’outre Mosquito qui est actuellement son seul éditeur francophone en dehors de Disney Hachette, d’autres structures françaises vont s’intéresser prochainement à son dessin, à l’instar des éditions Soleil qui avaient entamé avec lui, en 2006, un projet de péplum resté sans suite…

D’autant plus que, même si elles sont souvent très incomplètes, on remarque dans la plupart des nombreuses notices biographiques de Corrado Mastantuono que l’on trouve sur le Net (2) que son hyperproductivité et son talent ont fait, de lui, un dessinateur capable d’obtenir d’excellents résultats dans un panel de genres très divers ; et qu’il est devenu, en peu de temps, un auteur complet qui a évolué, aujourd’hui, vers une certaine maturité et une indépendance stylistique…

GILLES RATIER

  1. (1)« Corrado Mastanuono : The Art of » développe surtout ses différents travaux autour des personnages de « Mickey » (« Topolino » en Italie), « Donald » (« Paperino » pour nos amis latins), « Oncle Picsou » (« Zio Paperone »), « Dingo » (« Pippo »), « Fantomiald »... Cet ouvrage broché de 64 pages légendées en langue française, italienne, anglaise et espagnole, fait cependant tout le tour de la carrière de l’artiste en proposant de nombreuses reproductions et dessins souvent inédits et en couleurs.
  2. (2)Le mieux est de se connecter directement à son site officiel : https://www.corradomastantuono.com. On y trouvera, d’ailleurs, la liste complète de tous ses travaux réalisés pour l’Italie et la France.

 

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